(Une allocution préparée pour la conférence « Paver la voie de Tunis – SMSI II : points de vues de la société civile sur le Plan d’action de Genève et les résultats possibles de la Phase II » à Winnipeg, du 13 au 15 mai 2005.)
Partout dans le monde, les communautés sont au coeur de la vie sociale et économique. Qu’elles soient connectées ou non, elles sont dynamiques, créatives, adaptatives et adoptives. Nous percevons les communautés comme étant les réseaux sociaux qui, ensemble, bâtiront la « société de l’apprentissage » que les gouvernements nationaux et internationaux cherchent à encourager.
Toutes les communautés, à travers leur propre forme et leur propre contexte, partagent ces caractéristiques :
Les communautés, qu’elles soient de lieu, de pratique ou d’intérêt ont un rôle central à jouer dans la société du savoir.
Les communautés sont dynamiques et elles s’organisent d’elles-mêmes. Cela est la base de leur formation et de leur gouvernance.
Les communautés efficaces sont formées d’individus qui choisissent d’interagir dans un espace commun et qui partagent un sentiment d’engagement et de responsabilité avec les autres individus de cet espace.
Les individus, dans leur communauté, ont les capacités d’utiliser efficacement des technologies d’information et de communication (TIC) pour renseigner leurs choix par rapport à ce qu’ils produisent, à ce qu’ils consomment et à ce qu’ils font en relation aux autres. Cela implique plus qu’un simple « accès » au-dessus d’un fossé numérique.
Internet est un agora mondial et un bien public fondamental qui rend possible la structure en réseau d’une société de l’apprentissage.
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Des politiques et des pratiques qui permettent une transition vers une société de l’apprentissage sont présentement envisagées sur un plan national et international. Mais se rendre compte des occasions que présentent les communautés qui sont en ligne nécessite une vision d’ouverture face aux systèmes d’accès, de design, de pratique et de débat sur les politiques.
Pour s’assurer que ces politiques et pratiques restent fidèles à la communauté comme qualité essentielle de cette société, nous recommandons que :
les processus nationaux et internationaux soutiennent le rôle central de l’individu en communauté comme élément clé du développement mondial ;
les initiatives financières et par programmes pour contrer le fossé numérique chez soi et dans les pays moins développés soient conçues pour soutenir des initiatives dites communautaires ;
les changements à la gouvernance d’Internet n’empêchent pas le développement d’Internet comme lieu public d’échange ;
les stratégies pour l’usage et l’expansion des TIC chez soi et dans les pays moins développés assurent un sentiment d’identification personnelle, d’ouverture, d’inclusion et de participation ;
les gens qui conçoivent, qui établissent et qui utilisent des systèmes d’exploitation de TIC s’assurent que les caractéristiques de chaque communauté soient respectées et incluses dans ce qui ressort de leur travail et de leurs pratiques au niveau professionnel.
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Cette allocution est présentée par Telecommunities Canada. Nous sommes un groupe de partisans du réseautage communautaire et de chercheurs participatifs qui travaillent pour comprendre et forger les usages des TIC dans nos communautés. Nous cherchons, face aux débats canadiens sur les politiques publiques, à remémorer que les réseaux communautaires existant sont vécus à travers l’utilisation efficace des TIC dans le développement communautaire. Ensemble, avec des groupes d’intérêt semblables, notre but est de lier politiques et pratiques selon des manières qui augmentent et améliorent la capacité des communautés d’esquisser leur propre avenir.